Pour les associations impliquées dans la scolarisation des élèves en situation de handicap, les intentions ne suffisent plus, l’école ne sera véritablement inclusive qu’avec un effort collectif.
Si les Français se déclarent toujours aussi favorables à ce que les enfants en situation de handicap soient scolarisés dans les établissements ordinaires, ils restent nuancés sur les capacités réelles de notre système scolaire à les accueillir, notamment pour ceux qui présentent des troubles psychiques ou du développement intellectuel. L’école inclusive semble ainsi atteindre un « plafond de verre » qui, pour être dépassé, nécessite de réinterroger les dispositifs actuels, le rôle et la formation des professionnels et la coopération entre les différents acteurs.
C’est ce qui ressort du sondage réalisé par Harris Interactive pour le compte de 10 associations* qui œuvrent dans le domaine du handicap, de l’école et de l’éducation populaire.
Ainsi, selon les situations de handicap envisagées, les Français sont entre 69% et 91% à estimer que les élèves concernés devraient fréquenter l’école ordinaire, une opinion qui se renforce pour les parents dont les enfants ont déjà été scolarisés avec un élève présentant un handicap. D’ailleurs, pour environ 8 Français sur 10, la présence d’un enfant en situation de handicap au sein de la classe permet aux autres enfants de devenir des adultes plus attentifs et plus à l’aise face au handicap.
Pour la majorité des Français, cette scolarisation en milieu ordinaire est donc « la meilleure solution », même s’ils sont plus réservés pour certains troubles (troubles du développement intellectuel, troubles psychiques, autisme…).
Cependant, plus de 60% d’entre eux considèrent que les moyens alloués sont insuffisants. Si une partie d’entre eux reconnaît que des progrès ont été réalisés depuis quelques années, les Français estiment que des efforts doivent encore être fournis notamment pour la formation des différents acteurs de l’école (enseignants, personnels éducatifs…), jugée prioritaire pour 62% d’entre eux, l’amélioration des moyens humains disponibles (61%), et une meilleure accessibilité des bâtiments (54%).
Pour les associations à l’origine de ce sondage et regroupées autour de la campagne « # ma place, c’est en classe », ces résultats confortent leur conviction selon laquelle la scolarisation des élèves en situation de handicap est l’affaire de tous : enseignants, professionnels, familles. Aujourd’hui encore, trop de jeunes se voient exclus, du fait de leur handicap et faute d’un accompagnement suffisant et adapté, de l’école de la République, et ce malgré la ratification par la France de la Convention internationale des droits des personnes handicapées (CIDPH). Notre pays a d’ailleurs été sévèrement jugé sur le non-respect de ses obligations par le rapport du Comité des droits en septembre dernier.
Le nouveau gouvernement doit engager une concertation et une réflexion approfondie sur la persistance des obstacles à la scolarisation de tous les élèves, en interrogeant la place et le rôle des accompagnants, la coopération entre les différents acteurs et les nouveaux dispositifs qui ont vu le jour ces dernières années.
C’est tous ensemble que nous construirons une école pleinement inclusive !
Retrouvez le communiqué de presse et les résultats du sondage sur le site de la FISAF